Avril 2017, comment échapper à la « hype » qui entoure le réseau Mastodon, présenté comme l’alternative open source et décentralisée à Twitter ? Chez les médecins twittos, Mastodon semble même faire un carton… même si tout le monde ne partage pas cet enthousiasme :
Mastodon, on dirait le Twitter de 2009 : avec que des gentils, 70 followers, des serveurs saturés, et des #LTConsult #LeBonVieuxTemps ❤️
— Dr Stephane (@Dr_Stephane) April 6, 2017
Pendant ma sieste madrilène je vois la migration twitter/mastodonte "Pour revenir au twt d'avant". Je me marre.
— Grange (@docdu16) April 10, 2017
"Mastodon is dead in the water" John Henry https://t.co/TaAg5BLscO
— Médecine Libre (@MedecineLibre) April 11, 2017
Mon astuce c'est d'attendre que les casse couilles partent sur mastodon et on reste la à 4 ou 5 ?
— Le Druide (@panarmorix) April 19, 2017
Pendant ce temps, sur Mastodon. pic.twitter.com/g6ZDeocBUS
— Rifampicine (@rifampicine) May 15, 2017
Sans rentrer dans les détails techniques (voir les références détaillées plus loin), Mastodon n’est pas comme Twitter une application propriétaire appartenant à une société privée mais un logiciel open source, utilisable par différentes communautés (appelées instances) et donc administré différemment selon les communautés mais assurant théoriquement l’inter communication entre les membres des différentes communautés (NB : n’importe qui peut créer une instance, une instance peut se limiter à un membre). Les instances de Mastodon constituent ainsi une sorte de fédération de microblogging (appelée fediverse).
Cette décentralisation via la fédération d’instance est selon Eugen Rochko, son créateur en Octobre 2016, la caractéristique principale de Mastodon : « Cela veut dire que les utilisateurs sont répartis à travers des communautés différentes et indépendantes les unes des autres, tout en restant unies dans leur manière d’interagir entre elles ». Et il prend pour illustrer son propos l’exemple des messageries qui permettent de s’échanger des mails entre services différents (gmail, outlook, yahoo, orange..).
Si vous voulez en savoir plus sur le concept de Mastodon (ses qualités et ses limites), je recommande les sources suivantes (mises à jour le 5 mai 2017) :
– Mastodon, le réseau social libre et décentralisé prêt à voler dans les plumes de Twitter
– Mastodon : tabula rasa sur le microblogging, les ambitions de son créateur
– Les CHATONS s’attaquent à l’oiseau Twitter grâce à Mastodon
– Plus de CHATONS, plus de confiance en Mastodon
– Mastodon, décentralisation et pluralité pour le vivre ensemble
– Mastodon, « le charme des endroits d’Internet où on arrive en premier »
–J’ai quitté Twitter (pour Mastodon)
Si vous êtes partant pour créer votre propre instance Mastodon, je vous recommande les conseils pratiques suivants :
– Réseau Mastodon : à lire avant d’ouvrir votre instance
Si vous êtes partant mais uniquement utiliser Mastodon, je vous recommande les conseils pratiques suivants (en français) :
– Mastodon, qu’est ce que c’est ?
– Mastodon : mais en fait, comment ça marche ?
– Mastodon 101 – mode d’emploi
Quel avenir ?
Depuis la création de Facebook et Twitter, on ne compte plus le nombre de réseaux sociaux morts nés (qui aujourd’hui utilise Peach, le réseau hype du début 2016 ?) ; en dehors des applications de messagerie, seuls linkedin, tumblr et pinterest sont encore vivants…
Le caractère open source de Mastodon ne peut pas constituer en soi une garantie de succès : l’échec de Diaspora, le concurrent open source de facebook, est assez édifiant.
Le caractère décentralisé de Mastodon n’est pas non plus une gage de réussite : la jungle des instances est certes un gage de diversité mais pas de facilité d’utilisation.
Quant à l’argument de paradis à l’écart des tweet et shit – storms, j’ai du mal à y croire : qu’est ce qui peut empêcher des trolls ou des membres de la fachosphère de passer d’une instance à l’autre (sans même revenir sur la problématique de la modération dans chaque instance évoquée dans les différentes sources d’information sur Mastodon) ?
Une fois de plus, laissons le temps faire son oeuvre.
Post scriptum : voici mon compte sur Mastodon(où je re pouet aussi des infos sur le fonctionnement de Mastodon)…